Bhringraj, poudre ayurvèdique reine des shampoings solides.
09/02/2022

Vous êtes nombreux à nous écrire et à nous demander si notre tensioactif (que l’on appelle le TA), ici le Sodium Lauroyl Methyl Isethionate (dit le S.L.M.I.) est  polluant voir même nocif pour l'environnement?.

Nous l’utilisons depuis plus de 3 ans à présent et nous vous frustrons dès que vos questions sont plus précises par nos réponses assez vagues.

Pourquoi ? Car depuis le départ le fournisseur et le fabricant nous ont données les informations dont nous avions besoin pour sélectionner le SLMI
mais comme il est courant dans le milieu dans lequel nous évoluons, nous devons respecter une certaine confidentialité.
La confidentialité à plusieurs rôles dans l'industrie :
- Le maintien du secret autour d'un brevet
- Un gage de confiance entre eux et nous.
Druydès est la première marque de cosmétique solide à avoir utilisé le tensio actif nommé SLMI.

Le SLMI étant un tensio actif  breveté, nous avons eu avec cette clause  un niveau d’information élevée nous permettant de juger de sa
naturalité, qualité et de la sécurité de cette matière.

Et c’est grâce à ce niveau d'information que notre choix s'est porté sur ce tensio actif.

Le SLMI est il naturel?

Le S.L.M.I. est à plus de 80% naturel. Seulement me direz-vous ?
Oui 80% car c’est toute la partie concernée par les acides gras de la noix de coco (fatty acids).
80% ce n’est pas 100%, en effet mais c’est déjà énorme !
Nombre de tensio actifs sont naturels à 50% voir 60% pas plus.

 Intéressons nous au  20% restant. Alors c’est quoi ? C’est de la bonne grosse chimie c’est ça ?

Nous pouvons vous affirmer que NON. Et c'est parce que nous avons eu beaucoup de demandes de transparences de votre part que nous avons eu
l'autorisation de défendre notre choix en vous apportant du concrets quand à sa fabrication et sa naturalité.

Nous allons pouvoir lever le voile sur la fabrication de ce tensio actif.

Comment est fabriqué le SLMI :

Ingrédients :
- Acides gras de noix de coco
- De l’Oxyde de Propylène (OMG)
- Du bisulfite de sodium

Les 2 process nécessaires :
- Une propoxylation
- Une estérification

Etape 1 : La Propoxylation

On commence avec de la soude + du dioxyde de soufre = On obtient un bisulfite de sodium

On prend ce bisulfite + l’oxyde de propylène = On obtient l’Isethionate

Etape 2 : L’estérification

On prend les acides gras des noix de coco + l’isethionate obtenu (avec sa partie Méthyl en plus par rapport au SCI) et on obtient le SLMI.

Une estérification c’est simplement la réaction chimique inverse de la saponification (la réaction chimique pour fabriquer les savons).

Pourquoi ne pas prendre du savon 100% noix de coco (ou un autre gras), de la glycérine et on on ajoute de l’eau (hydrolyse )?
Parce que ça ne marche pas en chimie, y compris en  chimie verte !
On a besoin de la partie Isethionate, car c’est elle qui fait toute la différence !

Sans la partie Isethionate on a 0 mousse, 0 nettoyage, 0 tensioactif.

Allons plus loin dans le process de fabrication :

La soude :cela sert à faire du savon entre autres.
Le dioxyde de soufre : C’est le gaz irritant et inodore qui sort des volcans par exemple.
C’est nocif et polluant lorsque la quantité est très élevée.(1)
Mais aussi lorsque ce n’est pas maîtrisé et en pleine nature (échappements de voiture par ex).
Pour la fabrication du SLMI, on prend un dioxyde de soufre de laboratoire, fabriqué par combustion de combustibles fossiles.
Pour sa manipulation, il  est enfermé, piégé. On parle ici de fabrication dans des sites professionnels particulièrement surveillés.
Le personnel est formé et protégé afin qu'aucune émanation ne puisse les blesser. Et  je peux vous assurer qu'un réacteur ce n’est pas une cocotte-minute avec des émanations qui s'échappent.

Nous parlons ici d’un des plus gros fabriquant de tensio actif au monde, ils sont donc au fait des normes de sécurité pour leurs collaborateurs mais également des normes de sécurité pour l'environnement.

Le bisulfite de sodium : C’est un sel qui se trouve aussi en solution aqueuse pour retirer les tâches de vin par exemple, mais qui est aussi un additif alimentaire (E222).(2)

L’oxyde de propylène : Nous allons nous attarder plus longuement sur lui car c'est il est la source de nos/vos inquiétudes.
Pour être honnête nous aurions aussi aimé qu'il n'entre pas dans le process de fabrication.

Il est reconnu comme CMR 1B (3) c’est-à-dire qu’il est présumé cancérigène et mutagène de catégorie 2.
C'est donc une molécule polluante et c'est la raison pour laquelle le SLMI ne peut être bio.
C’est une molécule issue de la pétrochimie, qui n’existe donc pas naturellement dans la nature.
Dans ce cas précis c’est une molécule qui est ajouté au bisulfite pour créer l’Isethionate.
A la toute fin de la fabrication il n’en reste même pas 0,1% d'oxyde de propylène dans le Tensio Actif.
Il n’y a donc aucun risque pour nous qui le travaillons et manipulons tous les jours en laboratoire.
Et il ne reste même pas 0,01% d'oxyde de propylène dans le shampoing solide  que vous achetez.
Le seul moment où il peut éventuellement en rester une trace d'oxyde de propylène c’est dans l’étape de fabrication de l’Isethionate.
Chaque lot de fabrication du groupement Isethionate est testé, contrôlé et vérifié.
S’il reste dans le réacteur ne serait ce qu'une infime partie d’oxyde de propylène alors celui ci est récupéré et remis dans la fabrication suivante.

RIEN n’est jeté aux égouts, dans les airs ou en pleine nature.
Donc sur la fabrication stricte, la pollution des airs et des sols via le rejet de l’oxyde de propylène n’est pas possible. Dans les rares cas où il en reste un tout petit peu il est réutilisé pour la fabrication suivante.

Bien sur l'oxyde de propylène est nécessaire pour la fabrication mais le fabricant peut garantir  que non seulement chaque employé est protégé mais également que l’entreprise est très engagée dans les démarches de réduction de pollutions. Cela peut vous faire sourire mais l'industrie de la chimie n'a pas vocation à polluer. Par ailleurs depuis quelques années des lois et des normes anti-pollution sont imposées aux grandes entreprises et elles sont particulièrement surveillées.

En résumé l'oxyde de propylène n'est nécessaire que pour la fabrication de 20% de la molécule
Si cela avait été pour les 100%  nous ne l’aurions JAMAIS choisie !

Pourquoi nous avons choisi le SLMI?

1/ Aucun de nos collègues ne prend de risque en le travaillant, de plus en laboratoire nous avons l'obligation de porter  les protections (E.P.I.) en vigueur (vous savez, les masques, les lunettes, les charlottes, les gants…).

2/ Le fabricant nous a garanti qu’il reste moins de 0,1% d’oxyde de propylène dans le produit fini, et que les eaux sont traitées et analysées avant le moindre rejet.
L’eau contenant de possibles impuretés à la suite de la fabrication comme des restes d’acides gras de noix de coco est utilisée pour nettoyer les cuves.
Puis elle est récupérer puis traiter avant d'être évacuée.

3/ A ce jour il fait partie destensio actifs les plus eco-friendly et les plus doux sur le marché tant en termes de profil d’irritation cutané, que d’irritation oculaire ou simplement de mousse.

Quelques données de comparaison entre TA sur l’irritation cutanée :

- Le SLS (tensio actif BIO): classé à 34
- La CAPB (tensio actif BIO): classée à 25
- Le SCI : classé à 22
- Le SLMI : classé à 20
- Le SLAA : classé à 16
- L’eau (témoin) : classée à 5,9
Ci-dessous le tableau des tests officiels (SLIDES autorisées à divulgation par le fabriquant) fait avec plusieurs TA et
couples de TA (pour baisser le profil d’irritation cutanée d’un TA seul) :

 

On voit bien que le SLMI est beaucoup plus doux que certains TA bio.
Pourquoi pas le SLAA alors ? Le SLAA mousse pas du tout en solide et son pH est très élevé (9-10) , alors que le SLMI nous permet de ne pas ajouter de correcteur de PH  pour être à pH neutre.
La différence SCI/SLMI ? On n’en a pas parlé mais le SCI est fabriqué non pas avecl’oxyde de propylène mais avec de l’oxyde d’éthylène, à mon sens (mon opinion personnel) un peu « plus pire » pour l’environnement.  Je trouve également le SCI plus irritant et plus allergisant que le SLMI (point de vu sensoriel et allergie). Alors entre les deux, j’ai choisi celui avec un process de fabrication  plus « propre » , un meilleur pouvoir moussant qui nous permet d'en mettre  moins dans la formule finale pour être moins irritant.

 

Sans parler de la sécurité de nos collaborateurs avec un travail plus "safe" du SLMI qui est en flakes ( pétale) contre le SCI une poudre hyper pulvérulente

 

 

 4/ Pour faire un produit agréable avec une bonne évaluation sensorielle, des bulles, de la mousse, et un nettoyage du cuir chevelu en douceur, il faut un agent moussant.
Nous avons choisi en toute conscience celui qui nous semblait il y a 3 ans être le meilleur compromis.
Ce n'est pas la mousse qui lave mais de vous à moi, sans la mousse où est le moment cocooning de la douche ? Le "Scroutch scroutch" qu’on adore sentir entre les doigts.
Mais c'est aussi la mousse qui nous permet de nous dire : j'ai assez de shampoing, inutile de frotter plus. La mousse reste un indicateur de quantité de produit.

5/  Fanny répète depuis bientôt 4 ans une phrase qui lui est chère :
"Vous pouvez vous laver en pleine rivière il n’arrivera rien aux poissons ».
Vous croyez que c’est son truc marketing ? Non, elle le dit parce que dès le départ je lui ai donné cette valeur officielle de dégradation du SLMI.

Et en preuve secondaire, une capture d'écran de la MSDS ( fiche technique) du SLMI (nom commercial : ISELUX CO pour la fraction 100% coco sans palme que nous utilisons).

 

 

 

On voit qu’en 24h, dans une unité de traitement des boues (en gros comme si vous vous laviez et que l’eau de lavage partait dans les nappes phréatiques) = 99,77% est dégradé.
Il n’y a aucune bio-accumulation dans les sols et les eaux !

 

 

 

 

 

 

6/ Si il existait un tensio actif BIO avec tous nos critères de sélection ( biodégradabilité,  mousse ...) utilisable en produit solide, nous aurions deja changé toutes nos formules.
Depuis la création de Druydès, nous sommes à l'affut de toutes les nouveautés technique et c'est pour cela que nous avons selectionné le SLMI à l'époque.
A ce jour nos recherches continuent pour trouver un agent moussant BIO  et ainsi être totalement COSMOS.
Bientôt plus de 50% de notre marque Druydès sera COSMOS, et nos shampoings… Non.
Pour nous cela a du sens d’être 100% cosmos, de suivre nos valeurs, notre éthique et notre désir de proposer que du sain et de naturel,
pour que les personnes très sensibles, ou allergiques (comme nous) trouvent aussi un produit plaisir pas uniquement un produit d’hygiène.

Notre équipe de Recherche et développement se donne à fond pour formuler LE shampoing solide moussant, bio, parfait pour les allergiques, l’eczéma, le psoriasis, la dermatite, les bébés ou simplement quelqu’un qui veut faire un pas pour la Planète en passant au solide !

Mais pour le moment il faudra encore patienter un peu car nous développons nous même nos formulations en plus de les fabriquer également. Tout est traité en interne chez Druydès : de la conception du produit, à la fabrication, à la recherche de matières premières, à notre packaging, à l'écriture de cet article...

Merci d'avoir pris le temps de nous lire et merci de nous faire confiance depuis bientôt 4 ans.

Nous espérons que cet article vous éclairera et vous permettra de comprendre nos choix et nos valeurs.

 

Gwendoline Bressand
Directrice générale, Cheffe de Laboratoire & Responsable recherche et développement pour les Laboratoire In Gratia Herbarum
Diplomée en Master of Science en manager de création et développement des produits cosmétiques.

 

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